Point Presse

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LE 06 mai 2023

le 5 Août 2022

Cher JCG [323],

Nous sommes bien d’accord sur l’inutilité de polémiquer, l’objectif est simplement de construire un avenir sur des bases solides.

Ma double formation de neuro-scientifique et de psychiatre m’oblige à n’émettre que des hypothèses contenant toujours leur part de doute, d’où notre demande d’explications au Maire et à tous les acteurs de ces tous ces travaux constatés par tout un chacun un peu partout.

Une première question est essentielle : comment l’inondation du 23 octobre 2019 peut-elle, presque 3 ans après, faire l’objet d’un tel déni généralisé ? Jour après jour, j’ai construit mon dossier sur une enquête approfondie, il s’agit maintenant d’un « dossier béton ».

Et les principaux intéressés ont reconnu les faits ; je dispose en effet d’un mail, bien sûr remis à la justice, qui précise que « tout le monde savait que le coin était inondable à cause des interventions sur le chemin des Piochs ». Je ne le publierai bien sûr pas pour respecter la présomption d’innocence tant que la chose n’est pas jugée.

Mais comment peut-on expliquer que, disposant de toutes ces informations, il n’y ait jamais eu de perquisition sur les lieux ? L’affaire ne relève-t-elle que du « foncier privatif », lequel ne relèverait pas de l’Etat de droit ??

La section AD, anciennement F des Costes, s’appelle « La Garelle connue pour les Piochs », de l’occitan pioch ou puech, monticule. Elle s’est aussi appelée le Mont Valesque, du nom de la famille de Poussan qui a donné à Lyon un de ses échevins. Poussan et Montbazin ont une histoire commune, et la famille Valesque, prolifique, possédait une importante propriété de part et d’autre du chemin des Piochs et du cami d’Antonègre, dont le morcellement a fait l’objet de nombreuses confusions avec la section voisine H village.

Les anciens connaissaient parfaitement la nature et les trajets des ruissellements d’eaux de surface (mais peu les eaux souterraines des cavités karstiques de la Moure et d’Aumelas. Sur cette carte d’Etat-Major du XIXème siècle, trouvée sur Geoportail.fr en « remontant le temps », on peut constater que ce Mont Valesque avait une ligne de crête orientée en diagonale Nord-Ouest / Sud-Est, traversée en bas par l’avenue de Villeveyrac anciennement de « Valle Magne » pour Valmagne, et que le chemin des Piochs (flèche bleue) protégeait des eaux les maisons d’aval en amenant les eaux sur le cami d’Antonègre et la Vène en contrebas. Probable chemin pluvial tracé par les eaux depuis la nuit des temps, il a organisé le « parcellaire agricole » de part et d’autre de son trajet (cf travaux de Jean-Loup Abbé, médiéviste toulousain).

La SAFER avait toujours interdit de morceler et lotir ces terres, connues pour être argileuses et savonner lors des fortes pluies, provoquant des glissements de terrain et des cisaillements des maisons lors des fortes variations d’hygrométrie.

Qui a réussi, en 1985, à obtenir la levée de cette interdiction et le droit d’habitation en haut de l’avenue de Villeveyrac. Les notaires successifs ont été très actifs dans ces réorganisations foncières, en rachetant nombre de parcelles à la SAFER avant de les revendre.

Il semble que l’objectif a été très tôt de viabiliser malgré tout ces terres peu fertiles, et la création du contournement ouest de Montbazin en est l’axe central, accompagné par les réseaux hydrauliques d’irrigation agricole, et sans doute aussi d’alimentation en eau des particuliers. Le bornage de 1991 qui a voulu faire disparaître le chemin des Piochs a été en effet signé par les plus ardents défenseurs de cette déviation, et qui s’en étaient valorisés auprès de moi puisque je savais dès 2012 quel serait son trajet : que d’obstacles à lever de 1991 à 2019, année de son ouverture …

Ce bornage de 1991, irrégulier encore plus sur le fond que la forme, a permis le début de l’imperméabilisation du haut de l’avenue de Villeveyrac : il aura fallu un notaire différent par vente, mais toujours en présence d’un seul et même notaire, celui des vendeurs, pour créer un lotissement privatif jamais déclaré, avec privilège de cour commune pour l’équipement collectif permettant de définir un lotissement.

Mais le chemin des Piochs n’était pas prévu pour une telle montée en charge des eaux, surtout avec l’installation du réseau d’irrigation BRL enterré en bordure de l’AD79 (dérivée de l’ancien confront Malabouche de 1920). Cf article Midi Libre de 2014 et cartographie infra)

Ce réseau vient buter pîle dans le chemin des Piochs, à proximité du bornage de 1991 : comment ne pas penser que le chemin des Piochs ait pu lui servir d’exutoire ?

Bénéficie-t-il d’un système spécifique de récupération ? d’un bassin de filtration conforme au code de l’environnement ? De pluies en pluies, les terres arables sont emportées vers le sud-est, et c’est en ce sens que nous questionnons le bel enrichissement de la ripisylve de la Vène et même, plus bas, l’eutrophisation de la lagune de Thau avec ses dinophysies toxiques, ces bancs d’algues vertes développés aux embouchures des graus… et verdissant un peu trop « le rêve bleu de notre Bassin de Thau » (cf rapports IFREMER).

Il ne s’agit aucunement d’un jugement : un médecin se doit de poser un diagnostic précis pour construire les nécessaires mesures de prévention

N’est-ce pas urgent si la mise en eau Aqua Domitia, prévue en 2023, doit aggraver la situation ???

Voilà donc le contexte de nos préoccupations.

Pour en revenir aux travaux de terrassement de la Garelle
Nous ne pouvons que formuler différentes hypothèses :

1. Si la ripisylve de la Vène est effectivement nourrie de ce lessivage des terres cultivables vers le bas, le dispositif d’irrigation BRL est-il conforme au code de l’environnement, en particulier à la législation sur les drainages agricoles ( cf Dossier Vène de Montbazine 2022 ) ? Je ne parle pas des réseaux d’eaux usées débordant lors des fortes pluies (hormones)

http://www.montbazin.com/site/main.php?found=220727-dossier-vene

Le bassin qui a failli craquer le 12 mars dernier peut-il être un bassin de filtration ?

2. Si vous étiez agriculteur, et faire de nouveaux apports de terres cultivables, les mettriez-vous en bas de pente ? prêtes à partir avec les pluies suivantes ? En bonne terrienne, je les mettrais plutôt en haut avec des techniques pour les retenir (restanques, ou apport de diplotaxis « fausse roquette », à fleurs blanches, dont les racines pivotantes travaillent la terre et constituent de précieux apports d’humus…

3. Si le réseau d’irrigation agricole se déverse dans le chemin des Piochs au risque d’être mis en cause dans les inondations d’aval, n’auriez-vous pas intérêt à dégager au plus vite vos eaux pour devenir innocent comme un enfant qui vient de ? Ici, la ligne de crête offre un avantage majeur, permettant de faire basculer les eaux de la pente sud orientée chemin des Piochs, vers la pente nord orientée chemin des Chèvres et ancienne route de Cournonsec ?

Mais de qui serait-ce la responsabilité ? BRL / BRLI ? Le Pôle Gestion des eaux de la SAM en lien avec le SMBT et la CLE pur la gestion d’un SAGE THAU INGRIL dont on ignore les liens avec les sociétés « d’économie mixte » d’aménagement du territoire, autour du projet d’Aqua Domitia et des lotissements champignons de Montbazin à Pignan ? Les camions n’ont-ils pas été identifiés comme appartenant à un promoteur immobilier.

4. La dernière hypothèse est alors la plus terrifiante, et expliquerait le silence persistant sur le fait que l’imperméabilisation aurait bien lieu dès que possible, quoi qu’il en coûte pour les maisons d’aval appelées à disparaître ?? Quand on sait que le prix de m² est multiplié par près de 100 lors de la viabilisation des terres agricoles, la marge est telle qu’on peut trouver les financements pour détourner (ou faire semblant ?) le drainage hydraulique de la Garelle

La dimension pharaonique de ces travaux, qui ont débuté en octobre 2021, et qui font suite à bien d’autres travaux sur canalisations un peu partout dans le quartier… ne peut-elle pas s’expliquer de cette façon ? Cela ne s’appelle-t-il pas la fongibilité des deniers publics / privés ?

La défausse est connue : c’est une affaire de foncier privatif … Etat de non droit ?
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PS : La Garelle est aux avant-postes des risques et les riverains de la Vène ne seront pas épargnés