Politique – Guerre des mots, des images et des postures
16 février 2024

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-se-rendra-sur-place-dans-les-prochaines-semaines-selon-l-elysee_6417766.html

Un « mano a mano » qui signe un accord surprise de sécurité entre France et Ukraine

Et, ce même 16 février 2024, une bombe médiatique est lâchée :

Conférence de soutien à l’Ukraine

« Tout a été évoqué ce soir, de manière très libre et directe, il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée, des troupes au sol. Mais, en termes de dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ».

S’agissait-il de prêcher le faux pour savoir le vrai ?
S’agissait-il de provoquer un sursaut d’unité nationale ?
Au prix d’une escalade plus que dangereuse ?
Monter au filet avant de négocier ?
A ce niveau, il est difficile de songer à un caprice de toute-puissance immature !

Au risque, sans doute mal mesuré, d’une escalade mortelle dont nous n’avons pas les moyens ?

Un feu vite éteint face à l’unanimité des protestations officielles, et y compris l’OTAN et l’Ukraine elle-même !

12 mars 2024
L’Assemblée nationale ratifie, a posteriori, l’accord de coopération du 16 février, et ce, par 372 voix contre 99.

Chacun peut accéder au contenu de cet accord sur le site de l’Elysée :

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2024/02/16/accord-de-cooperation-en-matiere-de-securite-entre-la-france-et-lukraine

Il s’agit donc bien d’un accord de coopération et de sécurité, en espérant qu’il tiendra ses promesses
Il reste au Sénat la responsabilité d’en faire une analyse plus poussée, mais quelle pourrait être sa marge de manœuvre face au fait accompli d’un accord signé depuis bientôt un mois ?

Dans l’embrouillamini d’un bougisme exécutif tourbillonnant où les votes et décisions se suivent avec précipitation sans que les débats de fond ne soient vraiment abordés.

Il est donc urgent de ne pas céder aux émotions, à la peur, et de nous reconnecter à nos propres jugements et discernements, empếchés dans de tels tourbillons.

Alexis de Tocqueville l’avait bien formulé :

« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »

Si comme l’écrit Alain BAUER, responsable du Pôle Sécurité et Défense au CNAM, « Au commencement était la guerre ; la globalisation piteuse », Ed. Fayard 2023, il souligne le rôle majeur, et déclenchant, des violences psychiques préalables aux passages à l’acte physique.

Ce que la psychopathologie dénomme la sadisation d’autrui, ou « comment faire sortir l’autre de ses gonds »

En analyse des troubles du comportement B (behavior), c’est le A, ce qui provoque le passage à l’acte, et B peut être entretenu par le C, conséquences trop positives du comportement risquant de l’entretenir.

Alors, qui a trahi qui dans cette histoire ?

L’Occident (et de quoi parle-t-on ici?) est -il aussi blanc que blanc ?

Clemenceau le savait bien : « il est plus facile de faire la guerre que de faire la la paix »

Et, il y a déjà 20 ans, le 14 février 2003, le discours de Dominique de Villepin, alors Ministre des Affaires étrangères, le clamait devant l’ONU face à l’intervention américaine en Irak :


« Il y a une alternative à la guerre » et « La guerre est toujours la sanction d’un échec »

Que se passe-t-il aujourd’hui que nous ne puissions plus que suivre le mouvement, celui du « Camp du Bien » ???

Faut-il en enlever un mot, un seul ???

Le 8 mars dernier, il nous rappelle que, derrière l’écran de fumée, les bruits de botte et de fureurs, il convient de souligner la confusion des places et les paroles à l’oeuvre dans ce « circus politicus »

Merci à toi, Dominique !

Merci de rappeler que l’art de la paix repose avant tout sur la parole droite, celle qui prend le temps d’écouter, d’entendre le ressenti de l’autre, et de co-construire un avenir commun soucieux d’équilibre.

Samedi 9 mars, se tenait à Paris la journée scientifique de l’Association Européenne Nicolas ABRAHAM et Maria TOROK, en l’honneur de Sandor FERENCZI (1873-1933)

… ce génie de la clinique du traumatisme psychique précoce et de
l’intersubjectivité…

Une clinique d’une bouleversante actualité face aux confusions actuelles de places et de
langues entre adultes et enfants…

D’une modernité saisissante pour comprendre les détours et contorsions sémantiques de notre société de « post-vérité »

Une post-vérité bien hypocrite où le besoin absolu de convaincre ne s’appuie plus que sur une vraisemblance trompeuse, peu importent les réalités factuelles… et la vérité d’être d’un Autre qui n’est plus qu’un objet de consommation… et dont il faut jouir sans délai et sans pitié ?

Remarque :

Dominique est né le 8 novembre 1953 à RABAT (Maroc)
J’y suis née moi aussi le 26 juillet 1954; nos liens familiaux sont anciens et multiples, entretenus par un journal familial maintenant les liens entre ses nombreux descendants partout dans le monde.

Mais, partageant force de caractère et volonté, nous restons libres, notamment libres de parole, et indépendants, privilégiant la complémentarité à l’assistance.