Ceux qui pensent qu’il n’existe pas auraient-ils l’humour de Raymond Devos disant, dans son fameux sketch de 1974 au Théâtre Hébertot* :

« Je me demandais si ce n’était pas une vue de l’esprit »
Il est à craindre qu’un tel négationnisme ne relève que d’un utilitarisme bien compris…

 

L’historicité du chemin des Piochs ou

de la « Garelle connue pour les Piochs »

 

Cette appellation (toponyme) lui est donnée par le tènement (ensemble) de terres agricoles et viticoles culminant (pioch) à l’ouest de la Vène (ancien Mont Valesque). Cette appellation est en effet retrouvée dans de nombreux actes notariés sur cette section F des Costes devenue AD lors du remaniement cadastral de décembre 2011.


Quand Isidore Reverbel achète en 1920 la F214 du cadastre Napoléon, parcelle enclavée, il n’est pas idiot, il l’achète avec ses « aisances et dépendances » selon le terme traditionnel, c’est-à-dire son chemin d’accès : un chemin d’accès indispensable pour que ses descendants puissent un jour bénéficier d’un permis de construire.

 

1- L’acte d’achat de 1920 45Q11 Vol 2148 – N 58 -v ente Molière apparentés Dupin à Isidore Reverbel de la F214 du Cadastre Napoléon- est un acte mal rédigé et imprécis ; il ne parle que d’un « petit chemin compris dans la vente »

 

au point que certains affirmeront que les confronts cités dans l’acte sont ceux de la parcelle F214 elle-même et pas ceux du chemin, lui enlevant tout trajet identifiable …

 

 

La localisation des confronts sur le plan Napoléon donne ceci :

Les 4 confronts du titre de propriété de 1920 : 1 Planchon, 2 Serin Antoine, 3 Malabouche et 4 Chambert (Valesque) : Source : Archives départementales Pierres Vives

Le confront Est tire probablement son nom de Jean-Paul Chambert pour désigner les biens dotaux de son épouse Elisabeth Valesque, dont la famille possédait tout l’est de cette section entre cami d’Antonègre et chemin de Villeveyrac, et notamment la F205, profondément remaniée et divisée au fil du temps pour y construire les habitations que nous connaissons aujourd’hui. La F206 corrrespond au N° 130 dite maison Veuve Charles, actuelle AD53, alors que son terrain dérive de la F205 Valesque / Jean.

2- C’est l’acte de vente Cayre/Delour 45Q/11 Volume 1155 N° 50 qui permet de lever toute l’ambiguïté de l’acte de 1920 :

Source : Archives départementales Pierres Vives

Cette vente a pour objet la division ouest F69 de la F213 d’origine Planchon et il y est clairement dit qu’elle confronte à la fois Reverbel F214 ET le chemin des Piochs :

Le « petit chemin compris dans la vente » à Isidore Reverbel est donc bien le chemin des Piochs, et de nombreuses attestations privées le confirment, même si le contraire est affirmé devant les juges … C’est bien ce chemin qui permettait d’aller au village sans passer par l’avenue de Villeveyrac (« la route ») – et non la traversée du clos Pellet, appartenant toujours à des tiers.

Les confronts de l’acte de 1920 sont bien ceux du chemin et pas de la F214, ce que le confront Chambert permettait déjà de penser.

Cette F69 sera plusieurs fois divisées, notamment en F382 puis 543-544 : et c’est elle qui fera l’objet de ce fameux bornage B1 irrégulier de 1991 ayant commencé le dépeçage du chemin des Piochs au profit des riverains.


3- En réalité, le chemin des Piochs commençait plus à l’ouest depuis la F217 : il séparait la F214 au sud de la F193 d’Adolphe Malabouche, héritier de sa mère Rosalie Cros, au nord. Ce confront a été, au terme de plusieurs actes notariés, détaché de la F193 pour constituer le bec nord est de l’actuelle AD66 : le chemin des Piochs correspond à la diagonale sud.

Il suffit de prendre vos téléphones et de vous connecter sur Google Maps pour voir ce tout petit chemin longer au nord l’actuelle AD64 avant de disparaître sous un garage…

 

4- L’eau dictant sa loi, le chemin pluvial des Piochs suit sa pente naturelle vers le cami d’Antonègre mais, dès 1992, d’autres bornages vont continuer à le faire disparaître en l’intégrant dans les parcelles des riverains.

L’objectif n’en est même pas déguisé, comme le prouve cette mention sur le PV du bornage B2 de 1992 sur la division est de la F213 : « l’objet du fossé est l’écoulement des eaux des parcelles nord et ouest ».

 

 

 

5- Enfin, l’acte de licitation-partage 45Q/11 Volume 523 N° 17 atteste de l’’arrivée du chemin des Piochs jusqu’à son point de détournement sur l’AD53 :

 

Source : Archives départementales Pierres Vives

Cet acte qui divise en 2 lots la parcelle F207, actuelle AD55, utilise comme repères le chemin des Piochs qui passe au nord et le mur Charles faisant limite historique de la H868 future AD53.

Et c’est un expert judiciaire qui confirmera ET la continuité des eaux depuis la F214 Et sa déviation à angle droit A L’EXTERIEUR de l’enceinte de la propriété des descendants Charles :

 

 

On y retrouve clairement l’obstruction d’aval par les terres rapportées ensevelissant l’est du chemin :

 

Même un enfant comprendrait qu’à l’est, ce chemin a été rempli de terres empêchant l’eau de s’écouler normalement, et qu’il suffirait de creuser pour retrouver la vraie hauteur des murs …
… et sans doute les canalisations dont tout le monde parle mais que tous veulent taire ?

Et ce d’autant qu’il est impossible d’être propriétaire d’un chemin qui va au-delà de sa limite de propriété ouest, l’acte Cayre-Delour prouvant l’existence du chemin des Piochs comme aisance et dépendance de la F214

Quand on sait que l’AD11 (13.280 m2) fait 275 m2 de plus que la somme de ses 3 parcelles-mères :

Cela ne nous fait-il pas un chemin de trop ???!


Alors, à qui appartient la portion terminale du chemin des Piochs, toujours attesté par divers actes notariés jusqu’à son issue sur le cami d’Antonègre à l’est ??

N’appartenant pas à l’AD11, faisait-elle partie du « petit chemin compris dans la vente » de 1920 ?

Le détournement n’a-t-il pas été placé juste là, à l’entrée de la F205, parce que les vrais propriétaires de cette portion seraient les riverains sud venant aux droits des Valesque pour la F205 :


L’actuel propriétaire de la parcelle enclavée H882 devenue AD46, dont la porte donnant sur le chemin des Piochs, a été murée à son insu ???

 

Source : site internet Louis Trouche https://chemin-exploitation-et-randonnee-montbazin.com/

Si le rapport d’expertise n’a pas tiré toutes les conclusions de ses annexes, son schéma du détournement des eaux du chemin des Piochs vers les AD55/AD53 est en tout point confirmé par le constat d’huissier du 6 décembre 2019 montrant l’existence, à même le chemin des Piochs au nord de l’AD55, d’ouvrages d’art conduisant les eaux à angle droit vers le sud, dans ce qu’il convient d’appeler maintenant le « chenal de dérivation » des eaux venant de toutes les terres nord et ouest de la Garelle* :

 

S’agissant d’ouvrages d’art dirigeant les eaux vers des maisons d’habitation et terrains attenants, ce détournement est totalement illégal (articles 640 à 641-5 du Code civil).

Quant à ce fameux chenal de dérivation, il ne s’agit que d’une création assez récente : les photos aériennes montrent clairement que n’existait qu’un passage piéton en cul-de-sac, ne desservant que les terrains arrière, et maintenant impraticable :

 

Source : Remonter le temps – Géoportail

Le mobile du crime et les raisons d’un négationnisme.

 

Et, pour couronner le tout bien qu’il ne s’agisse plus à proprement parler du chemin des Piochs, la demande préalable de travaux de modifications de la façade latérale du 140 confirme, s’il en était besoin, le mobile du crime.

 

Les signataires du bornage B2 avaient déjà explicité la finalité de toute l’opération.
Dans la demande préalable de 1991 DP 91.00037, au prétexte de placer des bouches de désenfumage, l’objectif était probablement de faire valider, sous un enfumage de façade, la réalisation du ruisseau d’évacuation des EP de la Garelle

Tout ceci bien avant la construction du lotissement privé Pellet, et encore bien plus avant que ne soit installés les réseaux d’adduction d’eau … ce qui explique sans doute le caractère assez récent des inondations au fur et à mesure de la montée en charge des eaux de toutes sortes à drainer …

Dans toutes les affaires criminelles, le coupable ne résiste jamais au besoin de s’en vanter :


« Tout le monde savait que le coin était inondable à cause des interventions sur le chemin des Piochs »

 

 

CQFD ! et que ceux qui doutent viennent s’en rendre compte sur place !